Pont thermique

Un pont thermique est une zone ponctuelle ou linéaire qui, dans l'enveloppe d'un bâtiment, présente une variation de résistance thermique, à la jonction de deux parois en général. Les ponts thermiques constituent des zones de fortes déperditions thermiques.

    Origine des données chiffrées trouvées si-dessous :
  1. Les températures intérieurs sont relevées dans les règles de l'art, comme préconisé dans l'article R*131-19 c'est à dire : au centre de la pièce et à 1,50 mètre au dessus du sol.
  2. Les températures de la dalle sont relevées à partir d'un thermomètre placé sur la dalle.
  3. Les températures extérieurs sont celles délivré par le site Météo METZ.

Ponts thermiques sur la résidence PLAISANCE.

    Sur l'ensemble des raisons de déperdition : trois ponts thermiques importants.
  1. sur les dalles des balcons qui jouxtent les pièces.
  2. sur les pignons de l'immeuble.
  3. sur le toit.

1. Les dalles des balcons.

Les bacons sont solidaires de la structure du bâtiment, les dalles cours du sol des pièces vers les balcons sans rupture. Ce sont des ponts thermiques redoutables. Les relevés de températures du tableau ci-dessous illustrent et quantifient le phénomène.

Date 20/10 15/11 15/11 16/11
Heure 18h 10h 18h 21h
Extérieur 6,1°C 1,6°C 2,4°C 1,8°C
Dalle extérieure 11,2°C 9,4°C 9,1°C 8,4°C
Dalle intérieure 15,2°C 14,5°C 13,3°C 12,8°C
Intérieur 23,6°C 23,2°C 22,8°C 22,7°C

Un exemple, le 16/11 à 21h on constate une différence de température entre la dalle du sol de la pièce et l'intérieur de 10°C pour une température extérieur de 1,8°C. On n'ose pas imaginer l'importance lorsqu'on a des températures négatives. Cela amène la réflexion < ça me tire dans les jambes > cette sensation s'appelle le "phénomène de la paroi froide".

2. Les pignons

La caméra infra rouge permet de prendre connaissance de ces problèmes. Les dalles de chaque étage court jusqu'à l'extérieur du pignon, et il y a une isolation thermique par l'intérieur, mais seulement sur la paroi pas sur la dalle comme illustré dans la figure ci-dessus.

Ici, en jaune, les ponts thermiques : du pignon et de la dalle de chaque étage, apparaissent clairement. Sur la partie la plus а droite du jaune on remarque une partie encore plus jaune, c'est l'emplacement des radiateurs. Au delà complètement а droite de la photo, en rouge, aucune déperdition, normal, c'est la partie non chauffée du pignon qui donne sur les balcons.

Quoique n'ayant pas de pièce sur les pignons, on a le même problème dans la pièce des logements F5 du 34 qui donne coté rue avec une fenêtre à mi-hauteur. Quelques relevés de température sur la dalle à l’intérieur :

Date 21/10 22/10 22/10 23/10
Heure 15h 12h 20h 23h
Extérieur 4,6°C 7,6°C 5,8°C 6,6°C
Dalle 15,4°C 15,0°C 16,0°C 15,8°C
Intérieur 23,4°C 22,7°C 23,0°C 23,0°C

3. Le toit.

Aucune donnée chiffrée a été relevée, le pont thermique est constaté par l'apparition des moisissures sur le plafond, à la jonction des murs, de certain appartement du dernier étage, que l'on confond parfois avec des infiltrations. Ce phénomène n'est pas directement lié à la température ambiante du local, mais à la condensation de la vapeur d'eau de l'humidité ambiante qui va se fixer sur cette partie du plafond.


Les fausses bonnes idées :

1. La surchauffe.

La chaufferie de la résidence PLAISANCE fourni un puissance qui permet d'atteindre, si tous les radiateurs sont ouverts, une température de 24 à 25°C et même plus. Cela change rien au problème, la température de la dalle n'augmentera pas, sinon très, très peu. Le différentiel de température augmentera et, le paradoxe : la sensation de froid dans les jambes augmentera.

2. Double vitrage.

Le double vitrage est un dispositif qui améliore l'isolation thermique et phonique de l'habitation et permet de réduire "l'effet de paroi froide" des baies vitrées. Le coefficient U (anciennement K) diminuera de plus de la moitié, il passera de 5,8 à moins de 2 suivant le type d'installation. On augmente encore le potentiel de chauffe de 1 ou 2°. Cela ne change toujours rien au problème, la température de la dalle n'augmentera pas, et comme précédemment : la sensation de froid par le sol dans les jambes augmentera.

Conclusion.

Le corps est plus sensible à la température des parois qu'à la température de l'air. L'excès de chauffe de la résidence et le double vitrage ne réglerons pas le problème des ponts thermiques des dalles. Pour des température extérieure extrême de -10° le différentiel entre la température intérieur de la dalle et la température ambiante atteindra plus de 12°. Une catastrophe pour la sensation de froid !